Mineurs auteurs et mineurs victimes

26 septembre 2019

Si les mineurs fautifs doivent être sanctionnés dans le cadre de l’ordonnance de 45 en en respectant scrupuleusement les termes, ils doivent aussi être défendus lorsqu’ils sont victimes.

L’avocat de l’enfant est souvent confronté à ce type de situation. Le hasard n’a pas souvent sa place dans ces dossiers.

Lors d’un colloque organisé par l’AJADDE (Association Judiciaire Angevine Des Droits de l’Enfant), Madame GUERRINI, ancienne Juge des enfants à ANGERS et maintenant Professeur à l’Ecole Nationale de la Magistrature, avait déclaré : « Avons-nous vraiment besoin d’une nouvelle réforme ou plutôt de moyens ? ».

Cette question rhétorique est essentielle en cette période où un projet de Code pénal des mineurs est en cours. Un projet par ordonnance où, une fois de plus, les professionnels sur le terrain ne seront pas consultés.

La réforme annoncée de l’ordonnance de 45 fait peur autant qu’elle interroge.

Les textes existent déjà, et cela fonctionne. Il n’y a pas de laxisme de la part des Juges des enfants, il y a une justice qui tient compte de leur âge, de leur histoire.

Une justice plus lente, c’est vrai. Mais il est indispensable de prendre du temps (et même d’en perdre) avant de juger un enfant.

Dans ce cadre, l’avocat est une chance pour eux. Il doit être celui qui dénonce, qui défend, mais aussi celui qui recherche des solutions avec les autres professionnels afin de protéger ces mineurs.

Dans notre cabinet, nous sommes très engagées dans la défense des enfants, qu’ils soient victimes ou auteurs.

C’est la raison pour laquelle nous intervenons aussi en Assistance Educative afin de rappeler, par exemple, que le placement en institution doit être le dernier recours.

Isabelle OGER-OMBREDANE